Coronavirus et écoles fermées : des droits et des devoirs

Des devoirs pour les enseignant·es …

Ce vendredi 13 mars 2020, le Gouvernement a décidé de la fermeture des écoles obligatoires et de formation dans le Jura. Pour le SEJ, ces mesures sont justifiées. Mais si les écoles sont fermées, les élèves et les enseignant∙es ne sont pas en congé. 

Le SEJ tient cependant à un principe fondamental : les modalités qui seront mises en place pour maintenir un lien entre l’école et les élèves doivent être exécutables sans préjudice pour aucun·e d’entre eux∙elles. Les solutions telles que l’enseignement à distance ne doivent pas être envisagées comme obligatoires, puisque tou·tes les élèves ne bénéficient pas des mêmes moyens informatiques à la maison. Même s’il s’agit d’une infime minorité, l’inégalité que cela constituerait est inacceptable. Il faut d’ailleurs s’interroger, de ce point de vue, sur la mise à disposition des élèves « sous-équipé·es » du matériel informatique que possèdent les écoles, et ainsi réduire la fracture numérique.

Cette période sans cours ordinaires ne doit pas non plus mettre des élèves ou des étudiant·es en position d’échec. Les différents crédits doivent donc être comptabilisés dans les cursus des apprenti·es et des étudiant·es. Les examens à venir ne devront porter que sur les matières étudiées dans des conditions d’apprentissage et d’enseignement ordinaires. Le Jura doit défendre ce principe au niveau national. Les épreuves communes en 8e année qui doivent être passées en mai, pour autant qu’elles soient maintenues, doivent également répondre à ces conditions. 

Les enseignant·es vont se réunir dans les cercles scolaires et les institutions de formation. Leur professionnalisme, nous en sommes convaincus, va permettre de développer des idées allant dans le sens du respect des droits fondamentaux de tou·tes les élèves, en maintenant ce lien indispensable avec l’école. Toutes les idées allant dans ce sens doivent être transmises aux autorités pour une diffusion à l’ensemble des établissements scolaires du Jura qui pourront, en fonction de leurs structures et organisation, décider de les appliquer.

Si des idées parviennent au secrétariat du SEJ, elles seront transmises aux autorités et aux membres du SEJ. Elles devront toutes être enregistrées comme des contributions et non des obligations, mais de toute manière utiles en cette période exceptionnelle.

… des droits aussi

Nous saluons d’ores et déjà la décision de ne pas attribuer aux écoles des devoirs de garde pour pallier les fermetures des structures d’accueil de la petite enfance dans le Jura. 

Mais précisons encore que parmi les enseignant·es il y a des parents qui doivent pouvoir être déchargé·es de certaines obligations, même réduites, pour pouvoir s’occuper de leurs enfants dans les mêmes conditions que toute autre personne.

Il en va de même pour les enseignant·es vulnérables ou vivant avec des personnes vulnérables, atteint∙es de maladies chroniques, comme le diabète pour ne citer qu’un exemple, ou pour les femmes enceintes. Dans ce sens, les séances des maîtres notamment qui seront organisées inévitablement doivent se faire en des lieux où la distance sociale, non recommandée, mais imposée par le Conseil fédéral est scrupuleusement respectée. Il ne peut y avoir de dérogation en la matière. Si nécessaire, la séance doit être tenue en deux fois, avec des groupes différents. 

Pour rappel, nous joignons le communiqué officiel du Gouvernement du 13 mars 2020.

(Les autorités jurassiennes nous lisent en copie).

Cordiales salutations.

Rémy Meury
Secrétaire général du SEJ