Lors de sa conférence de presse de la rentrée 2017, le SER a fait part des résultats de la vaste enquête menée ce printemps auprès des enseignant-e-s romands.
Près de 55% des enseignant-e-s consulté-e-s ont répondu. Pour le SER, les résultats sont révélateurs et nécessitent des modifications des conditions de travail.
Un défi positif mais contraignant !
Pour 83,8% des enseignants, leur métier représente un défi positif et le SER s’en félicite. Cependant, les deux tiers des enseignants trouvent leur activité stressante et plus d’un enseignant sur deux a l’impression de devoir « tenir le coup ». 40,8% des professionnels de l’éducation n’arrivent pas à déconnecter de leur métier. Trois enseignants sur cinq disent avoir vu leur état de santé se dégrader ces cinq dernières années.
Parmi les enseignants qui ont subi des épisodes de maladie au cours de l’année passée, 51,9% des enseignants établissent un lien entre leur état de santé et les contraintes professionnelles. De plus, l’état de santé des enseignants est inférieur à celui de la population suisse en général.
Pour le SER, il est évident qu’un vaste effort de prévention doit être mis en place dans chaque canton dans deux domaines particuliers : les conditions de travail et le soutien hiérarchique.
Un pansement indispensable, mais insuffisant.
Le SER demande donc que les services d’aide et d’écoute qui existent soient renforcés et que cette offre soit rapidement proposée aux enseignants dans les cantons où elle n’existe pas. Ceci doit permettre aux enseignants touchés dans leur santé de continuer à pouvoir exercer leur métier dans les meilleures conditions et ce aussi au bénéfice des élèves. En effet, la relation entre l’état de santé des enseignants et les résultats des apprenants est largement établie. Cette première réponse de la part des employeurs ne doit pas les empêcher de chercher à combattre les raisons de l’apparition de ces difficultés.
Pour le SER, il faut donc que les textes légaux soient révisés en visant l’amélioration du taux d’encadrement, par différentes mesures (co-enseignement, aides spécifiques aux élèves, baisse des effectifs de classe, …) aussi bien à l’école obligatoire qu’au secondaire II. De même, une définition claire et précise des différents éléments de l’activité d’enseignant garantissant le taux d’activité contractuel doit être proposée dans tous les cantons et respectée là où elle existe. Cette définition doit absolument tenir compte du poids croissant, dans le quotidien des enseignants, des séances, des réseaux et des colloques, de l’augmentation des tâches administratives, de l’importance et de la nécessité de la formation continue.